Ma première fois
Alors vous vous dites « Ouah encore un post sentimantalo-narcissico-déprimant de Caro », ben nan !!! Pas ce soir !!!
A la demande générale… de Mystery, m’en vais vous conter ma merveilleuse première fois avec une jeune femme. On s’accroche bien au siège siouplait démarrage imminent. Avant toute lecture, le code de la santé publique (art. L.3323-4) m’oblige à vous préciser que « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Consommez avec modération. »
Nous sommes le matin d’Halloween 2005, je viens tout juste d’emménager dans mon premier appartement pour mes études. J’ai enfin laissé le cocon familial à bientôt 20 ans. J’ai retrouvé Baba, la gothique de mon lycée, dans cette grande ville où je suis totalement inconnue. Mon téléphone tout juste allumé, Baba m’appelle pour me proposer de sortir ce soir là, un resto et un verre avec son chéri et des amis pour son anniversaire. Ma présence devrait lui suffire comme cadeau, j’accepte tout en sachant pertinemment que la nuit s’annonce des plus barbantes au vu des invités trentenaires et mariés qui devront libérer la baby-sitter à minuit.
Ma journée de cours n’est pas finit que Baba vient me chercher pour commencer l’apéritif à 16h. De kir royal en kir royal nous parvenons non sans mal à rejoindre le reste des invités 3h plus tard dans un état de sobriété qui ne trompe personne. La nourriture absorbant une partie du « royal » du kir, Baba se sent obligée de commander tournée sur tournée. Les discussions sur les premiers cacas durs de Mathilde et la première gastro de Léa m’obligent à finir les bouteilles de Jurançon encore vivantes sur la table.
Les digestifs expédiés, nous nous retrouvons à l’air libre avec une toute nuit de folie devant nous, les trentenaires de la bande ont évidemment l’haleine moins avinée que moi et n’acceptent qu’un dernier verre au bar le plus proche. Malheureusement pour eux, le bar en question s’avère être LE bar lesbien de la ville auprès duquel Baba a, en toute vraisemblance, ses entrées vu qu’elle parvient à faire rentrer 4 couples hétéros et 3 célibataires mâles hétéros.
Mon premier bar lesbien… Pour être honnête avec vous, je ne me souviens pas avoir commandé le moindre verre, pourtant je me retrouve rapidement les mains prises par 2 mojitos, entourée d’une jeune étudiante en première année de droit et de sa jalouse de copine. Au milieu de la première dispute de gouines à laquelle j’assiste, je suis prise d’un fou rire incontrôlable auquel le rhum n’est pas étranger. C’est alors que deux âmes charitables viennent me sortir de ce drame lesbien. Une jeune femme brune et son ami PD comme un phoque se jettent sur moi en m’offrant… un rhum-coca… La discussion est facile, la demoiselle rigole à mes blagues et son copain nous lance sur la piste de danse vide jusqu’à ce qu’on y roule du boule. Au milieu d'une chanson des plus univoques, elle m'explique qu'elle est bi, qu'elle vient de rompre avec son copain et me demande ce que je suis. Je m'entends lui répondre que ce soir je suis alcoolique et rien de plus. Son éclat de rire me fait tourner la tête au moment où j'aperçois Baba et toute sa clique sortir du bar en me faisant un petit signe de la main agrémenté d'un regard scabreux de son futur ex chéri.
En plein centre ville, la perte de mon moyen de locomotion ne m'inquiète guère et je poursuis la soirée en enchaînant les Despe. La jeune demoiselle que l'on va appeler Z (parce qu'évidemment je ne me souviens pas de son petit nom) me proposer de continuer la soirée en boîte, son ami "le phoque" (idem) est muni d'une voiture flambant neuve que l'on se doit de baptiser. En guise de bolide, une R5 grise...
La tournée des boîtes gays de Toulouse peut alors commencer, un enchaînement de clichés, et de bons délires plus tard, je me retrouve avec la langue de Z dans ma bouche. La fermeture des lieux nocturnes se faisant sentir, Z m'invite à dormir chez elle en tout bien tout honneur, elle se sent bien en ma compagnie et souhaite juste en profiter. "Le phoque" accepte de nous ramener chez elle avant de partir réveiller son ex pour "tirer son coup". Incapable de savoir où il nous amène dans une ville que je ne connais que depuis un mois, je me laisse conduire. Comportement totalement immature que je déconseille à tous...
Une fois rentrée dans son appartement, la rigolade peut commencer. En plus de me retrouver pour la première fois dans le lit d'une femme, c'est aussi la première fois que je me couche dans le lit d'un(e) inconnu(e). Sans savoir ce qu'il m'arrive, et sans accuser le kir royal, le blanc, les mojitos, le rhum et les bières, je me retrouve contre la porte d'entrée avec la main de Z dans mon jean. Sûre de moi je la pousse contre le canapé lit qui se trouve au milieu du salon et tente de lui enlever ses chaussures... Mal m'en prend, je me cogne les orteils contre un tabouret et hurle de douleur. Z qui veut vraiment tirer son coup inquiète, accourt pour me soulager en me tendant la bouteille de téquila que je suce au goulot... Elle se propose de me déshabiller pour qu'on se mette au lit sur le canapé pour discuter à poil sans être gênées. Sa langue se retrouve rapidement de nouveau dans ma bouche et ses doigts en moi sur mon corps. Un coma éthylique de quelques heures plus tard, je tente de filer à l'anglaise, sans aucune expérience du sexe d'un soir, je ramasse un à un mes habits et après hésitation laisse sur la porte d'entrée mon numéro de téléphone avec la mention "A l'occasion"... Ma fuite silencieuse est bloquée par la porte qu'elle a fermée à clef, clef qui se trouve dans son jean, jean situé sous sa tête... Elle se lève pour m'ouvrir et me souhaite un bon retour.
Je me retrouve dehors, perdue dans une ville que je ne connais pas encore, sans un sous, un jour férié...
Attends que je t'appelle Baba...
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