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Lost in improbability
24 février 2010

Une nuit à Paris...

Vous ne vous êtes jamais demandés ce qui pouvait bien passer à la télé sur la chaîne culturelle française préférée de nos ados boutonneux un samedi matin entre 3h et 6H? Non? Sérieusement? A vrai dire moi non plus.
A cette heure là, soit je suis en pré retraite étudiante et je ronfle délicatement sous ma couette froide, soit je transpire les 2L de bière ingurgités plus tôt mode rebellion en marche.

Seulement il y a des week end qui vous font perdre la raison.

Des week end qui, vous le savez même avant de partir, (vous le répétez tellement à M. depuis 15 jours que vos footings sont devenus des monologues qu'elle supporte à coup de guronsan) vont marquer un tournant dans votre vie.

Retour sur l'enchaînement des faits qui m'amena à connaître la grille de programme nocturne de "la petite chaîne qui monte".

C'est à bien y réfléchir à reculons que vous optez pour Paris, au mois de février, pour passer vos premières vacances depuis un an... drôle d'idée pour une enfant du sud, plus habituée à dévalez les pistes pyrénéennes à cette période, qu'à s'entasser dans des sous terrains hantés par des regards hagards et des mains baladeuses (métaphore du métro parisien pour les ariégeois qui passeraient dans le coin...). C'est le sac lourd et l'esprit embrumé que vous embarquez vendredi après midi, poussée par M. qui vous fait avalez de l'homéopathie depuis une semaine (qui n'a pour seul effet que de vous faire passez pour une accro à la blanche quand vous finissez par les renifler au lieu de les avaler... rappelez-vous nous sommes vendredi matin et les voies nasales sont les seules à bien vouloir fonctionner...).

7H30 de TER et de ses joies multiples plus tard, vous débarquez dans le froid sibérien du "chnord", oui les amis, passé Bordeaux, c'est le "chnord", c'est à dire la gare parisienne par excellence :
"Paris Austerlitz, terminus, tous les voyageurs descendent du train, veuillez vérifier de ne laisser aucun objet personnel à votre place, le commandant de bord et son équipage vous souhaite une bonne fin de soirée".
L'annonce vous la mémoriser instinctivement, vous vous la répétez inlassablement tandis que les voisins descendent du train, bien trop rapidement à votre goût. Un autochtone souhaite vous laissez passer, mais vous déclinez en montrant du doigt votre sac au dessus de vous, comme si vous aviez peur qu'il vous tombe sur la tête. Surpris de voir la BA de sa journée refusée, le parisien détourne la tête d'un air hautain et descend en pestant contre "ces foutus touristes du sud" qui vont encombrer SON métro pendant la semaine.

La voiture est vide, seule la petite famille toulousaine dont les marmots braillent depuis le départ sont toujours là et... vous. Votre teint livide semble les inquiéter et ils décident de sortir de l'autre côté. Reste donc vous et votre sac. En un flash de seconde, les 2 derniers mois de votre vie se bousculent dans votre esprit. Le blues de l'anniversaire. Internet pour se divertir sans faire d'effort. L'engrenage d'une semaine de décembre passée 18/24h connectée. Des vacances de Noel la tête dans le guidon. Le froid de janvier et l'attente. Février et ses incertitudes.

Dehors tout peut se passer, dedans vous restez maître de votre vie. Ce n'est pas une série américaine, c'est votre vie, aucune voix omnisciente ne va commenter votre sortie, ni aucun Vous futur chargé de raconter à vos enfants "comment vous auriez rencontrer leur mère" ne vas intervenir. Pourtant un fond sonore couvre votre souffle... votre Ipod n'est pas éteint... A l'extérieur, il n'y a plus que les grabataires qui arpentent le quai vers la sortie, votre plan de fuite en vous mêlant à la foule est raté. D'un coup, vous vous revoyez en haut d'une tour, ce fameux été où vous êtes devenue adulte, un élastique aux pieds, et les "petits bouts" en bas qui crient cette phrase si plein de sens:
" Allez grouille, SAUTE .... on a FAIM!!!!!!!!!!!!".

Vous nouez votre écharpe, descendez votre sac, fermez votre manteau, empoignez votre cartable, mettez le cerveau sur "OFF" et sortez sur le quai. Coup d'oeil à droite, évidemment elle est là, vous reposez tout parce que vos muscles ont cessé de fonctionner, putain de granules d'homéopathie dans le nez, elle vous a vu vous le savez, vous entendez vos ex vous traitez de "lâche", vous reprenez votre bardas et d'un pas décidé vous foncez. Vous vous plantez devant elle, un pigeon passe...

"Ben voilà, on y est!
Ouais."

Le dialogue est travaillé, on dirait pas que vous y avez réfléchis depuis 2 mois... Note pour plus tard: oubliez votre carrière de scénariste.

Heureusement vous aimez vous entendre parler et vous débitez n'importe quoi, n'importe quoi oui, mais avec votre accent toulousain... avec une belge... Elle est polie, elle fait semblant de comprendre. 1h plus tard, essoufflées vous vous effondrez à l'hôtel. Vous allumez l'ordi et vous vous connectez...romantique... mais un vendredi soir personne n'est là, votre blague prend l'eau. Le sauveur, la télévision, 1h du mat, les clips sur M6 ça vous avez l'habitude, ça met l'ambiance, du Placebo en concert... ça aurait pu être pire... l'atmosphère se détend au moment de l'interview de Brian...

Vous, vous n'arrêtez pas, mais le concert si... et là le drame se produit, en vrai fille que vous êtes votre cerveau peut faire plusieurs choses à la fois, votre oreille capte donc le générique de E=M6 : le rhume... bon vous allez gérer... quoi que... premier sujet...
"Comment expliquez à votre enfant qu'il ne doit pas manger ses crottes de nez?" "Mais c'est bon la crotte de nez maman!"... un flottement dans la chambre... mais rien ne pourra vous privez d'elle cette nuit... même pas Valérie Damidot en train de démonter à coup de batte de baseball un salon de vieux beauf...

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Commentaires
T
Salut ma Caro !<br /> <br /> Déjà te dire que tu écris très bien. Ton histoire avec ta belle m'interpelle énormément, vu ce que je vis en ce moment ! J'avoue que j'ai la trouille, les sentiments que j'éprouve pour mon amour me laisse perplexe. Ca arriverait à une amie que je lui dirait d'arrêter cela, que les rencontres sur le net, ne sont que des utopies et qu'il ne faut pas croire à l'autre car derrière un écran, on devient ce qu'on veut! Avec elle, je n'ai jamais été aussi vrai, je me mets à rêver d'un avenir loin de tout ce que mes croyances me faisaient aspirer. Je suis contente de ne pas avoir laissée docti, sinon je l'aurait ratée. La manière que les sentiments sont arrivés sont assez étranges, j'ai tout d'abord voulue croire à un simple intérêt dû aux échanges que nous entretenions mais au fil des heures impossibles que nous passions à discuter, j'ai du me rendre à l'évidence que cette fille me plaisait au delà de l'amitié. En venant sur docti, je ne pensais pas trouver l'amour et je crois même que, si dès le départ j'avais aperçut un semblant d'intérêt pour cette femme, je ne serait pas revenue sur docti, ça peut sembler paradoxale, vue que je suis contente de l'avoir rencontrée. <br /> Avec la première rencontre que j'avais eue, je ne voyais rien de concrêt, un amour platonique ne me gênait pas, je laissais mon imagination vagabonder et je n'avais aucun changement à faire dans ma vie. Là, c'est différent, j'attends de voir comment se passerait nos dizaines de jours ensemble pour décider de mon avenir! En attendant, je suis à fond dans le déroulement de ton histoire!<br /> <br /> Bisou la belle !
M
j'aime :D
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