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Lost in improbability
19 novembre 2010

Suite 3

Pour quelle raison sordide ai-je cru tout ce que tu me racontais? D’où me venait cette confiance aveugle en toi alors que tout autour de moi j’étais prévenue? Parce que c’était la première fois? Me suis-je mise en danger intentionnellement? Pourquoi n’ai je pas écouté cette petite voix qui s’insinuait en moi pour mettre en doute tes paroles? Pourquoi je posais les questions et refusais de lire entre les lignes? Pourquoi m’as-tu menti?

Ton retour dans cet autre pays fût difficile, à ton retour des photos de week end comme des photos de vacances, comme si tu voyais ces 3 jours comme ta parenthèse française. Le début de la fin… J’ai l’indicible sensation que tu continues à vivre comme un couple avec lui, tu vis chez lui, tu dors sur le canapé, tu es incapable d’imaginer ne serait-ce qu’un instant être proche de lui. Il te mène une vie d’enfer, toujours sous pression, « toujours des reproches » me martèles-tu. 
Je fatigue, je ne dors plus que 4h au mieux dans une nuit, mais encore faut il se coucher… Mes amis s’inquiètent, me préviennent du danger à se perdre pour autrui, par amour, par « don de soi ». Je souris, que faire d’autre? J’ai peur pour toi constamment, pas pour nous, parce que je sais que tu es la seule qu’il n’y aura jamais pour me mettre dans des états de folies passagères que je ne peux maîtriser. Masochiste? Oui je le suis. 

Tu finis par partir de chez lui, à droite et à gauche, tu ères de maison en maison, tu souffres de ne pas maîtriser ta vie et celle du nain, de faire du mal à tous tes proches. Il faut que je vienne, contre tous les conseils que je reçois, je décide de venir te voir… chez lui… Je risque beaucoup mais je n’en est pas conscience, abrutie par la volonté de te sauver, j’ai mis un voile sur la fonction réflexion et analyse des risques depuis que je te connais. La semaine précédant ma venue est digne d’une tragédie de série B hollywoodienne. Violence psychique et de nouveau physique, tu es harcelée par ta belle famille qui a peur pour LUI, chantage affectif d’ampleur que tu occultes temporairement. Tu te réfugies à quelques kilomètres, tu continues à le croire à chaque fois qu’il s’excuse et dit regretter, tu as pitié de lui mais je ne sais pas encore à quel point.

Le matin de mon départ, tu refuses que je vienne, ultime rebondissement? Non, je LE contacte et à bout de souffle, je le convaincs de me laisser venir, c’est lui qui viendra me chercher à l’aéroport tandis que je ne te préviens pas de l’évolution de la situation. J’occulte pendant le trajet les conséquences de mes choix, j’ai envie de te voir, je dois te voir.  Le raisonnement est basique mais efficace à mes yeux. 19H20: je suis la première à sortir de l’avion, il est là,  comme tu m’attendais sur le quai, il m’attend, on ne peut bien sûr pas se parler, il n’y aurait de toute manière rien à dire. Il te donne rendez-vous, tu acceptes sans savoir que je suis là alors que tu venais de me dire que tu ne le reverrais plus pendant un certain temps. Un signe que je relève et que tu rejetteras d’un revers de main. Sous la pluie de ce pays que j’ai finit par détester, tu nous retrouves, je te vois m’apercevoir, magie d’un croisement de regard, dans ce froid, entre deux voitures, mouillées par ces larmes d’un ciel inquiet, je retrouve tes lèvres. Je lutte pour ne pas évacuer toute la tension dans tes bras. 

On se retrouve enfin seules pour affronter les critiques et les menaces dès le lendemain, tu ne trouves pas d’autres solutions que de m’amener chez LUI pour 4 jours, dormir dans votre ancien lit, manger à sa table, s’embrasser dans le canapé ou tu dors… ou pas….

Je ne me sens même pas coupable, il accepte, ne dis mot, je fais des erreurs pendant ce séjour, je le laisse pénétrer dans notre histoire par des menus détails en apparence mais qui prendront des ampleurs phénoménales par la suite. Je vois le nain et ton quotidien et mon attachement grandit, je prends la décision de t’attendre, de ne rien te demander, de valider par mon silence ton retour chez lui. Erreur monumentale que je regretterai pour des mois. Le retour en France est difficile, je ne veux pas rallonger les au revoir indéfiniment, dans tes yeux il me semble entre apercevoir un soulagement à l’aéroport que je n’interprète pas encore une fois…

Le retour est sombre…

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